
Face aux défis croissants liés à la dette publique, qui mettent en péril les économies et les populations africaines, l’Union africaine a récemment approuvé la création d’un bouclier économique dénommé Mécanisme Africain de Stabilité Financière (MAFS). Cette initiative prometteuse pourrait révolutionner la gestion des crises financières sur le continent tout en renforçant son autonomie.
Lors du 38ème sommet de l’Union africaine, le 16 février dernier à Addis-Abeba, les dirigeants africains ont approuvé la mise en place du Mécanisme Africain de Stabilité Financière (MAFS). Cet outil ambitieux, hébergé par la Banque Africaine de Développement (BAD), vise à protéger les économies africaines contre les crises de la dette et à réduire leur dépendance aux institutions internationales.
Le MAFS permettra ainsi aux États africains d’accéder à des financements abordables en cas de choc économique, limitant ainsi les risques de défaut de paiement et les pressions sur leurs monnaies. À titre d’exemple, le vice-président de la BAD, Kevin Urama, estime que cette initiative pourrait économiser jusqu’à 20 milliards de dollars en frais liés à la dette d’ici 2035. Ces économies substantielles renforceront l’autonomie économique du continent tout en encourageant un accès simplifié au capital international.
L’adhésion au mécanisme sera volontaire, et des acteurs non africains pourront également y participer sous certaines conditions. Cette initiative marque un tournant décisif pour la gestion de la dette en Afrique, offrant une solution proactive face aux défis économiques croissants.
Mais pour garantir le succès de ce bouclier financier, plusieurs préalables doivent être considérés. D’abord, le MASF doit disposer de ressources suffisantes pour soutenir efficacement les pays en difficulté. Les critères d’éligibilité doivent aussi être clairs, transparents et basés sur des indicateurs objectifs de vulnérabilité et de soutenabilité. Enfin, l’accès à ce fonds devra être conditionné à des exigences en matière de gouvernance et de réformes structurelles.
Cette initiative trouve ses racines dans l’absence d’un mécanisme africain de protection financière similaire à ceux développés en Europe ou en Asie. Le MAFS ambitionne de combler cette lacune en offrant une solution adaptée pour stabiliser les économies africaines et leur permettre de surmonter les défis économiques.
Voir la source de l’article