Le Président TOUADERA et SANA BANGUI en flagrant délit d’intelligence économique

Le Palais de la Renaissance a ouvert ses portes pour accueillir un hôte de marque ce 11 Juin 2025, un digne fils du Centrafrique qui fait la fierté de l’ensemble de la sous-région Afrique Centrale, Yvon Sana Bangui. Le président Touadéra recevait à la maison son brillant fils afin d’évoquer plusieurs dossiers stratégiques essentiels pour le développement économique et la stabilité financière de la République centrafricaine et de l’ensemble de la zone CEMAC.

Lors de cette audience, la relance de la cimenterie NZILA a constitué un point central des échanges. Le Gouverneur Yvon SANA BANGUI a informé le Chef de l’État Centrafricain des avancées significatives obtenues dans le cadre des négociations avec des partenaires en vue de la réhabilitation et de la modernisation de cette infrastructure industrielle essentielle pour le Centrafrique.

Les discussions ont également porté sur le projet de monétisation de l’or, initié par la BEAC, visant à diversifier et renforcer les réserves de change au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Le Gouverneur a souligné la nécessité d’accroître les réserves aurifères régionales, aujourd’hui estimées à seulement 6 tonnes, un niveau insuffisant selon les standards internationaux des banques centrales.

« Cette initiative prévoit l’achat d’or local en francs CFA auprès des entreprises légalement constituées et des comptoirs nationaux, dans le but de consolider la solidité financière de la BEAC et sa capacité à faire face aux chocs économiques », a précisé M. Bangui.

Le projet de renforcement des réserves d’or monétaires à la BEAC vise, d’une part, à améliorer les droits des tirages spéciaux des pays de la sous-région ; et d’autres parts à assurer la stabilité économique du pays et le pouvoir d’emprunt.

Dans cette dynamique, le Cameroun avait déjà présenté, le 3 octobre 2023 à Yaoundé, les résultats de la première opération d’affinage du stock d’or détenu par le Trésor public, aux fins de la constitution des réserves de l’État.

« Sur la base de l’arrêté conjoint MINFI (ministère des Finances) – MINMIDT (ministère des Mines) du 1er juin 2015, l’Ex-CAPAM (Cadre d’appui à l’artisanat minier) a canalisé et collecté pour le compte de l’État environ 778,04 kg d’or fusionné. Ce stock a fait l’objet de l’opération d’affinage pour obtenir 500 lingots d’or de 24 carats, d’une masse totale de 500,86 kg, ainsi que les alliages d’argent et de cuivre », avait révélé au cours de la cérémonie le ministre des Mines par intérim, Fuh Calistus Gentry.

IL faut souligner que la production totale d’or dans la zone CEMAC en 2025 est estimée 5,53 tonnes. Ce volume représente une hausse de 2 761 Kg (99,6%) par rapport à 2024, d’après les prévisions faites par la Banque centrale dans son dernier rapport présentant les indicateurs économiques, monétaires et financiers de la CEMAC. Si, obtenu au terme de l’année, ce serait un record pour la zone CEMAC après sa production de 2022 qui est évaluée à près de 3 tonnes.

Par pays, cette performance est principalement portée par deux pays, les autres n’ayant pas encore réellement mis en valeur ce secteur. Le premier, la République Centrafricaine (RCA), représente à elle seule 3,7 tonnes d’or, en hausse de 109% sur un an glissant. Selon les sources gouvernementales, il s’agit du volume le plus élevé que le pays ait enregistré après la production de 2022, qui s’est chiffrée à 2,2 tonnes.

Les experts attribuent l’accroissement de la production dans ce pays aux investissements annoncés dans ce secteur. En effet, le gouvernement sous l’impulsion du chef de l’État, Faustin Archange Touadéra envisage le passage à l’exploitation industrielle de l’or et du diamant. Pour ce faire, le chef de l’État a annoncé pour cette année, la création de 9 unités opérationnelles supplémentaires dans les zones de production d’or et de diamants répertoriés dans le pays et d’une Task force nationale de lutte contre la fraude et la contrebande qui gangrènent l’exploitation des diamants et de l’or en Centrafrique.

Le Gabon talonne la terre des Bantu avec une production estimée à 1,8 tonne d’or. Par rapport à 2024, l’on y observe une hausse de 82,81%. Une première pour le pays qui connaît une production orientée sur une dynamique haussière après les 700kg d’or produits en 2022 et 634 kg en 2023. Ici aussi, les actions fortes annoncées par les autorités pourraient justifier la croissance de la production. On peut citer par exemple, l’ambition de la création d’une zone franche pour l’or qui « présentera des avantages fiscaux afin d’attirer l’investissement et de développer l’activité économique », selon la Société équatoriale des mines (SEM) contrôlée à 100% par les capitaux publics. De plus, sa création a permis aux entreprises qui s’y installent de bénéficier d’un environnement fiscal et réglementaire plus favorable que celui en vigueur dans le reste du pays.

En outre, lors de l’audience accordée au Gouverneur de la BEAC, les deux hautes personnalités ont abordé le dossier foncier de la future agence BEAC à Bouar. L’obtention du titre de propriété est attendue afin de permettre la concrétisation de ce projet stratégique pour la ville de Bouar et ses environs. Un projet dont la réalisation incombera prioritairement à des prestataires sous-régionaux conformément à la nouvelle politique d’intégration économique prônée par le Gouverneur Yvon Sana Bangui.

Enfin, le Président Faustin Archange Touadéra a profité de cette nouvelle occasion pour réitérer a son hote sa volonté de renforcer la coopération avec toutes les institutions sous-régionales pour impulser un développement économique durable, au bénéfice des populations centrafricaines et celles de l‘ensemble de la CEMAC.

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